Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Answers are in questions

31 décembre 2013

Être bon

Quelqu'un de bon ne laisse jamais son esprit se fermer. Quelqu'un de bon ne laisse jamais les autres fermer son esprit. Quelqu'un de bon ne salit jamais les autres.

Une personne bonne est comme une bulle. Elle n'est pas remplie de matière solide, afin d'être légère et pouvoir s'envoler. Elle possède tout de même une membrane suffisament solide et souple afin de ne pas éclater lorsqu'elle rebondit sur le sol. Lorsqu'une bulle rencontre une autre bulle, soit elle rebondit, soit elle se colle à l'autre. Elle peut déformer sa membrane mais jamais le contenu des deux bulles ne changera. Les bulles ne se volent pas leur air, elle ne brise jamais la membrane de l'autre, elle ne se change pas mutuellement leur contenance d'air.

C'est un équilibre difficile à atteindre. Les moeurs légères mais la morale solide. Apprendre à connaitre l'autre mais l'empêcher d'envahir son espace intime. Ouvrir toutes les barrières puis fermer celles qui donne accès aux champs que l'autre piétine. C'est le seul moyen d'être bon avec l'autre.

Être neutre, ne jamais salir les autres et enfin, tout remettre en question, y compris le fait de ne pas salir l'autre en face. Toujours la remise en question.

Publicité
Publicité
5 septembre 2013

To blow some steam off...

Je n'aurais jamais pensé qu'être adulte, cela signifierait ça.


Le quart de siècle passé, je peux, non, je dois me résoudre à l'évidence : je suis adulte. Fini la jeunesse. Ou tout du moins, en avant vers la vieillesse ! Avant, quand j'étais jeune -je veux dire : quand j'étais plus jeune-, je me disais que le meilleur était à venir. La seule source de dépression, de questions, d'envie de mourir venait du fait que les choses auxquelles j'aspirais mettaient pour moi trop de temps à venir. Je me voyais tout refuser : avoir une copine, avoir une place qui me plait dans la société, avoir le confort de pouvoir m'épanouir, m'exprimer. Dans ma tête, c'était injuste et j'en voulais à la planète entière, j'en voulais à moi même mais au fond... Je me disais que ça viendrait. Que je n'étais qu'une petite merde qui allait se transformer en or avec le temps.

Que j'allais quitter ma famille, quitter ces lieux maudits parmi lesquels j'évoluais pour trouver enfin ma place.

Ma place, je l'ai trouvé. J'ai une copine depuis trois ans, je vis avec elle, j'ai trouvé un travail qui me plait. Non, j'ai trouvé LE travail. Travailler dans ce secteur si prisé, mais de manière pas trop intense, contrairement à tout le reste de l'industrie, bouffée par la compétition intense et absurde pour trouver un poste. Moi, je l'ai trouvé ce poste. C'est peut être même la seule entreprise qui possède un tel rythme de travail. Pas de deadlines, pas d'heures supplémentaires. On ne sait même pas ce qui signifie "crunch-time"... mais on est tous payé deux fois plus que dans le reste de l'industrie. Le salaire parisien pour un job en province. Cerise sur le gâteau : j'habite à deux minutes en vélo de mon boulot. Je ne sors même plus la voiture, si ce n'est pour rendre visite à ma famille. J'habite une ville de province, ce que je souhaitais toujours. Les gens se connaissent tous. Certains te disent même bonjour. Même si ça reste une grande ville où la mentalité est plus axée vers la fierté que partout ailleurs, cela reste une ville où il fait bon vivre.

J'ai tout. Absolument tout. Je suis plus riche que 80% de la planète. Je ne suis pas malade, du moins, mon avenir n'est pas de toute façon condamné par ce que je mange ou par le manque d'eau potable. Je peux même m'offrir de temps en temps un caprice, que ce soit un jeu vidéo que j'achète ou un restaurant que je paye. J'ai tout.

Pourtant, je hais tout ceci. Je hais ma vie. Je me hais moi. C'est comme si la crise d'ado ne s'était jamais tu. Comme si cette petite voix avait toujours été là et le sera toujours. J'ai besoin de la laisser parler. Je dois relâcher la pression. D'où ce blog.

Je rêve d'ailleurs.

5 septembre 2013

Et là, tu retombes sur ton ancien blog.

Et oui.

Il est là malgré tout, cet immonde joyau, ce tas d'ordures sentant la rose.

Cette chose que tu avais oublié, que tu avais construit avec tant de fierté du haut de tes 17 ans (la décennie d'avant, déjà !). Plein de texte gras et de toutes les couleurs. Jetant en pâture sans prudence ta vie privée aux fauves féroces d'Internet. Le blog de fin de lycée.

A cette époque, j'étais pourtant déjà en train d'essayer de m'ouvrir. J'avais commencé le dur travail d'amélioration de mon être. J'ai vécu dans une famille où personne ne parle, où rien n'est dit. L'ordre établi n'est jamais remis en cause, de peur que l'édifice s'écroule. La peur était le ciment entre les briques d'une bonne morale à la mords-moi le noeud. Cet environnement causa certainement les pires années de mon existence.

Des heures sombres où chaque jour je me demandai ce que je faisais sur Terre. Quel était le but de cette existence ? Pourquoi tout allait mal et rien ne bougeait ? Puis un jour, je me suis dit : au diable l'ordre établi ! Qu'il le détruise de ses mains griffues ! Je me suis décidé d'aller vers les gens. De sortir de ce puits argileux. De m'ouvrir, de regarder le monde avec cet oeil franc et bienveillant. Le mal ne résidait pas là où on me l'avait toujours dit car il était derrière moi. Le diable n'était pas celui que je croyais. Il n'était pas une personne qui dictait des choses mauvaises : il était une personne qui ne dictait rien du tout.

Ce blog m'avait aidé dans ce travail de longue haleine. Je ne serais pas celui que je suis aujourd'hui si je n'avais pas effectué ce travail. Ainsi, ce blog m'a aidé à me construire, quelque part. J'éprouve énormément de honte en voyant ces traits grossiers, cette poésie de romans de gare mais je me souviens qu'il s'agissait des seules armes dont je disposais. Je n'étais qu'un pauvre môme que la vie brisait.

Nostalgie. Je me souviens aussi des contrastes surélevés de cette partie là de mon existence, des contrastes qui sont en totale opposition avec la fadeur, la froideur de ce que je suis devenu. J'étais en train de mourir intérieurement, l'esprit broyé par les machoires d'une éducation absurde et oppressante sur certains points et par une condition sociale inadaptée à mes aspirations... mais j'avais des amis ! De très bons amis.

En fait, les trois quarts des choses inoubliables que j'ai vécu viennent de cette période de ma vie. Maintenant, plus rien. Comme si un être humain avait une date d'expiration. A partir de cette date, il faut se ranger, ne vivre qu'à moitié. Vivre pour l'autre, sans concessions. Finie la rebellion. Finies les sorties aux ciné entre amis. Finies les bières au bar du coin. Finies les longues conversations, sur le net ou dans le salon. Finies les soirées jeux vidéo. Finis les éclats de rire.

Et donc me voici, nostalgique. Grandir n'a pas amélioré ma vie. Grandir ne m'a pas aidé à guérir. Je me vois obligé de déblatérer à nouveau des sottises devant la foule anonyme de mon lectorat. Pour ne pas perdre de vue mes rêves, pour ne pas devenir fou. Pour me donner du courage.

Publicité
Publicité
Publicité
Archives
Publicité