Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Answers are in questions
5 septembre 2013

To blow some steam off...

Je n'aurais jamais pensé qu'être adulte, cela signifierait ça.


Le quart de siècle passé, je peux, non, je dois me résoudre à l'évidence : je suis adulte. Fini la jeunesse. Ou tout du moins, en avant vers la vieillesse ! Avant, quand j'étais jeune -je veux dire : quand j'étais plus jeune-, je me disais que le meilleur était à venir. La seule source de dépression, de questions, d'envie de mourir venait du fait que les choses auxquelles j'aspirais mettaient pour moi trop de temps à venir. Je me voyais tout refuser : avoir une copine, avoir une place qui me plait dans la société, avoir le confort de pouvoir m'épanouir, m'exprimer. Dans ma tête, c'était injuste et j'en voulais à la planète entière, j'en voulais à moi même mais au fond... Je me disais que ça viendrait. Que je n'étais qu'une petite merde qui allait se transformer en or avec le temps.

Que j'allais quitter ma famille, quitter ces lieux maudits parmi lesquels j'évoluais pour trouver enfin ma place.

Ma place, je l'ai trouvé. J'ai une copine depuis trois ans, je vis avec elle, j'ai trouvé un travail qui me plait. Non, j'ai trouvé LE travail. Travailler dans ce secteur si prisé, mais de manière pas trop intense, contrairement à tout le reste de l'industrie, bouffée par la compétition intense et absurde pour trouver un poste. Moi, je l'ai trouvé ce poste. C'est peut être même la seule entreprise qui possède un tel rythme de travail. Pas de deadlines, pas d'heures supplémentaires. On ne sait même pas ce qui signifie "crunch-time"... mais on est tous payé deux fois plus que dans le reste de l'industrie. Le salaire parisien pour un job en province. Cerise sur le gâteau : j'habite à deux minutes en vélo de mon boulot. Je ne sors même plus la voiture, si ce n'est pour rendre visite à ma famille. J'habite une ville de province, ce que je souhaitais toujours. Les gens se connaissent tous. Certains te disent même bonjour. Même si ça reste une grande ville où la mentalité est plus axée vers la fierté que partout ailleurs, cela reste une ville où il fait bon vivre.

J'ai tout. Absolument tout. Je suis plus riche que 80% de la planète. Je ne suis pas malade, du moins, mon avenir n'est pas de toute façon condamné par ce que je mange ou par le manque d'eau potable. Je peux même m'offrir de temps en temps un caprice, que ce soit un jeu vidéo que j'achète ou un restaurant que je paye. J'ai tout.

Pourtant, je hais tout ceci. Je hais ma vie. Je me hais moi. C'est comme si la crise d'ado ne s'était jamais tu. Comme si cette petite voix avait toujours été là et le sera toujours. J'ai besoin de la laisser parler. Je dois relâcher la pression. D'où ce blog.

Je rêve d'ailleurs.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité